Dans mon enfance, j’ai dû apprendre à nager, à l’âge de 6 ans, et ce ne fut pas la meilleure expérience de ma vie. Mes parents, nourris des meilleures intentions, m’avaient inscrite à des cours de natation. Ces premiers instants, si importants, ne m’ont pas permis d’apprivoiser ma relation à l’eau. Sans transition aucune, il m’a fallu sauter, plusieurs fois, dans ce « grand bassin », comme disait le maître nageur. Il n’a pas pris le temps de me connaître, d’être
à l’écoute, de me rassurer. Et moi, j’avais peur !
J’avais peur de me noyer, peur de mourir. Je
n’avais pas pris assez de plaisir là où j’avais
pied, avant d’avoir cette curiosité naturelle
et cette confiance qui donnent envie d’aller
plus loin, d’explorer les « profondeurs ». Je me
souviens de cette angoisse qui montait, chaque
fois que je sentais l’odeur du chlore. Avant ces
leçons de natation, j’aimais venir à la piscine et
jouer avec ce milieu où les lois de la physique
que je découvrais étaient si différentes. Mais
voilà…